Les régimes amaigrissant Dukan, Atkins et cie pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé selon l'ANSES.

Le 4 mai 2011, l'agencenationale de sécurité sanitaire de l'alimentation del'environnement et du travail (ANSES) a rendu un avis relatif à la demande d'évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement suite à une saisine du Ministère de la Santé.

L'ANSES a identifié 15 régimes amaigrissant parmi les plus populaires ( régimes Montignac, Atkins, Dukan,...) pour évaluer leurs caractéristiques nutritionnelles, en particulier leurs apports en protéines, glucides et lipides et les éventuelles conséquences qu'ils peuvent avoir sur ceux qui les pratiquent.

Ainsi, l'ANSES a pu identifier que dans la majorité des cas :

• l'apport en protéines est supérieur à l'apport nutritionnel conseillé,
• le besoin nutritionnel moyen en calcium n'est pas couvert pour 23% des phases de régime,
• pour plus de la moitié des phases de régime les apports en sodium sont supérieurs à la limite recommandée par l'Organisation mondiale de la santé.
• 3 phases de régimes sur 4 conduisent a des apports en fibres inférieurs à l'apport nutritionnel conseillé.

L'ANSES précise que l'analyse bibliographique souligne le risque d'apparition de conséquences néfastes pour la santé associées à la pratique de ces régimes. L'ANSES souligne également que l'amaigrissement des personnes soumises à ces régimes ne concerne pas seulement leurs réserves de graisses mais également leur masse maigre, notamment musculaire et osseuse, ce qui entraine un affaiblissement de l'individu mais également des impacts sur son capital osseux. De plus la reprise de poids à moyen ou long terme est observé chez la majorité des sujets. La perte de masse maigre entrainant baisse du métabolisme de repos qui facilite la reprise de poids post- régime. Sans compter les impacts psychologiques et la perturbation du comportement alimentaire qui augmente le risque de reprise de poids.


 Quelques extraits de l'avis :

 "Les pratiques des régimes amaigrissants, en particulier lorsqu’elles sont répétées dans le temps, sont délétères pour l’intégrité du capital osseux"

" La reprise de poids concerne 80 % des sujets après un an et augmente avec le temps. Une perte de poids entraîne une perte de masse maigre (dont la masse musculaire) qui induit une baisse de la dépense énergétique de repos (principale composante des dépenses énergétiques). Ainsi, les apports énergétiques permettant le maintien du poids après un régime amaigrissant sont inférieurs à ceux qui permettaient le maintien d’un poids stable avant ce régime amaigrissant"

 "Sur le plan comportemental, le syndrome de restriction cognitive, conduisant à la réduction de la ration alimentaire pour atteindre un poids inférieur au poids spontané et s’y maintenir, induit une perturbation du comportement alimentaire qui augmente le risque de reprise de poids, au delà même du statut pondéral initial."

Comme l'a fait récemmentl'HAS, l'ANSES nous met donc en garde contre la pratique des régimes à visée amaigrissante elle conclut que la pratique de régimes à visée amaigrissante n'est pas un acte anodin. Le risque d'apparition de conséquences néfastes plus ou moins graves sur la santé ne doit pas être négligé.

Un autre élément important à retenir est le fait que l'ANSES indique dans son avis que le principal facteur de stabilisation du poids est l'activité physique régulière qui doit être introduite, maintenue, voire augmentée.

L'avis de l'ANSES se base sur un rapport de l'agence en date du 30 septembre 2010 et qu'elle a soumis à consultation publique entre le 25 novembre et le 15 janvier 2011. L'ensemble des éléments est accessible ici